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Accueillir un élève malvoyant dans sa classe c'est plus ou moins aisé selon les jours, les moments, les activités...
Mais au quotidien, ce qui pose souvent le plus de questions à l'enseignant c'est le graphisme ou l'écriture.
Comment tracer quelque chose qu'on ne voit pas ?
Comment réguler le tracé sans contrôle visuel ?Voici donc quelques pistes, trucs, astuces à explorer :
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- Comment mettre en place le quart d'heure de lecture quotidien ?
- Comment trouver des livres ? (Même si on n'a pas un kopeck de budget en poche)
- Comment faire en sorte que tous les élèves adhèrent ? (Même ceux qui détestent lire et préfèrent le projet "15 minutes de lancé de boulettes quotidiennes")
- Comment associer les parents au projet ?
- Comment faire en sorte que ce moment soit profitable à TOUS les élèves ? (Même les élèves dyslexiques qui peinent à déchiffrer ne serait-ce que quelques mots)
C'est les questions que je me posais il y a un an.
Avec les collègues de mon école de rattachement, on a trouvé nos solutions. Je vous raconte !24 commentaires
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Trouver le cartable idéal pour l'école ou le collège c'est déjà un sacré casse-tête.
Mais quand, en plus, le sac en question doit contenir un ordinateur et tout le petit bazar qui va avec, pour un élève dyspraxique, dyslexique, dysgraphique ou autre... la mission devient ardue.Voici donc quelques conseils pour faire le bon choix.
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Voilà plusieurs années que des collègues professeurs des écoles ou du secondaire me conseillent de passer au sac à dos : plus pratique, plus léger, plus facile à porter... J'ai traîné mais j'ai sauté le pas l'année dernière et je ne regrette pas.
- Tu en as marre de ton gros cartable en cuir très beau mais trop lourd ?
- Ton cartable à roulette est chouette mais tu te retrouves dans une école pleine d'escaliers et avec une cours gravillonnée ?
- Tu as un caddy de prof mais tu voudrais un sac supplémentaire pour mettre tes petites affaires essentielles ?
- Tu as un sac à bandoulière mais tu en as marre qu'il glisse sur ton épaule quand tu portes autre chose, cherche tes clés, sort ton téléphone de ta poche ?
- Tu as déjà un sac à dos mais c'est le bazar, tout est en vrac dedans, il est mou et s'avachit par terre pour t'empêcher d'attraper ton cahier journal en un clin d’œil ?
- Tu aimerais un sac à dos mais tu ne sais lequel choisir ?
Je crois que tu es arrivé au bon endroit, j'ai des solutions pour toi !
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Il n'aime pas lire.
On (enseignant, parent, grand-parent et cie) a tout essayé...
Les BD, les magasines et même les livres-pas-terribles-recopie-de-dessins-animés-en-vogue.
Ces pauvres livres restent toujours désespérément neufs sur le coin d'une étagère poussiéreuse.Mais on ne pense pas souvent aux livres dont on est le héros (aussi appelés parfois "Livres-Jeux"). C'est un tort.
C'est une ressource inestimable.
Un grand nombre d'enfant s'est mis à aimer lire grâce à ce type de littérature.Je vous raconte pourquoi, comment, pour quoi faire et vous donne mon avis sur les collections que je connais....
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Un enfant qui présente une hypersensibilité tactile, ça peut être une vraie galère à habiller :
"L'étiquette de mon t-shirt me grattouille"
"Le bout qui reste de l'étiquette que tu as coupée me grattouille"
"Le t-shirt dont tu as coupé l'étiquette ne me grattouille plus... mais il serre trop autour du cou"
--> Le t-shirt en question finira ses jours au fin fond de l'armoire jusqu'à la nuit des temps.52 commentaires
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Un cartable à roulettes pour les adultes ? Pourquoi ?
Quand on est enseignant itinérant :
On se promène avec tout un tas de trucs dans son cartable de prof (et cabas et sacs moches en tous genres)... et c'est lourd !Quand on est enseignant en classe :
On se promène avec des piles de cahier et/ou son ordi perso et... tout un tas de trucs dans son cartable de prof (et cabas et sacs moches en tous genres)... et c'est lourd !Bref, ça revient au même.
Du coup pour éviter le lumbago et la crise de nerf au bout de quelques années d'exercice, mieux vaut s'équiper convenablement.
La rentrée approche, c'est le moment d'investir pour le futur ;)15 commentaires
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Vous travaillez avec un/des élèves qui ne semblent pas avoir acquis solidement la conception de nombre ?
Ils ne comprennent pas qu'une dizaine et dix unités c'est pareil ?
Que 4x3 ou 3x4 c'est la même chose ?
Que dans leur addition, la dizaine en trop peut basculer dans la colonne suivante sous forme de retenue ?Et s'il n'avaient pas acquis la notion de conservation ?
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Vous êtes face à un/des enfants (De la maternelle au lycée) qui rencontre des difficultés, voire qui est en échec scolaire.
Et vous vous sentez un peu seul et désœuvré. Difficile d'avoir un avis extérieur :
- Pas de psy scolaire ?
- Pas de maître E ?
- Pas de maître G ?
- Pas de médecin scolaire ?
- Pas d'infirmière scolaire ?
- Pas d'UPE2A ?
C'est malheureusement de plus en plus fréquent. Postes vacants, fermés, ou personnel overbooké...
- Parents peu ou pas coopérants ?
- Aucune possibilité de s'appuyer sur un spécialiste extérieur ?
Vous ne savez pas vraiment d’où proviennent les difficultés rencontrées par cet élève et personne pour vous aider...
L'inspecteur vous conseille de rédiger un PPRE (Projet personnalisé de Réussite Educative) mais vous ne savez pas par quel bout prendre les difficultés ?
Pas de panique, c'est là qu'Alexandra Brunbrouck (Maîtresse E dans le nord de la France) vient à votre secours :
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Aujourd'hui, je vous propose un article qui sort un peu de l'ordinaire.
J'ai découvert il y a peu le travail de Camille Colombain, professeure des écoles et Art-thérapeute
Aujourd'hui enseignante indépendante, elle travaille auprès d'élèves en difficulté et les aide à retrouver le gout d'apprendre.
Elle anime des ateliers à Biarritz, mêlant expression libre, contes, philosophie...Archi-convaincue de l'utilité de son approche dans nos écoles, j'ai eu l'idée de lui laisser la parole ici.
Elle a accepté, j'en suis ravie. Je lui laisse donc le clavier :10 commentaires
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Tu viens d'être nommé sur un poste de maître E pour la 1ère fois (Ou tu t'inquiètes comme un débutant à chaque rentrée ;) )
A l'heure actuelle, en France :
- On n'apprend pas à être maître E AVANT de devenir maître E
- Mais au mieux PENDANT,
- Voire APRES.
Les premiers temps, c'est vraiment le grand saut vers l'inconnu. Des millions de choses à découvrir, à assimiler, à faire. On se sent un peu (beaucoup) perdu. Et souvent, on a peu de collègues sur qui s'appuyer facilement.
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Maître de classe ou de RASED, vous vous êtes déjà posé ce genre de questions ?
- Comment identifier les élèves en difficulté ?
- Comment évaluer les élèves pour faire des groupes de niveau / de besoins ?
- Quels élèves rencontrent quelles difficultés ?
- Il est en difficulté en lecture... mais qu'est-ce qui coince vraiment ?
- Les difficultés que j'ai repérées chez cet élève, est-ce vraiment préoccupant ?
- Est-ce mes élèves qui ont un faible niveau ou moi qui suis trop exigeant ?
Pour vous aider à répondre à trouver des réponses, je vais vous expliquer comment j'évalue les difficultés des élèves en tant que maîtresse E.
Mais je pense que pas mal de choses s'appliquent tout à fait à un maître de classe.
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A la rentrée, tu vas avoir un élève autiste dans ta classe : Intégration ULIS ou IME, Classe de cycle 1, cycle 2, cycle 3... peu importe.
Sauf que voilà :
- Tu n'as pas été formé pour ça, ni en formation initiale, ni en formation continue.
- Tu pars de zéro (ou presque) en matière d'autisme.
- Et il faut bien l'avouer...tu as un peu la pétoche. (Vais-je m'en sortir ? Va-t-il apprendre avec moi ? Va-t-il me manger ?)
Mais tu es là, tu as donc la volonté de t'informer et c'est déjà une 1ère étape réussie.
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Je déclare officiellement ouvert le grand comparatif des sacs de profs :
Maîtres et maîtresses du primaire, profs de collèges/lycée, profs d'université, profs de piano... tous les enseignants sont les bienvenus !
Et puis, aller, pourquoi pas, tous les adultes fans de cartables !17 commentaires
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Vous avez dans votre classe... un élève dyslexique pour qui l'orthophoniste a conseillé une police Arial-16pt-Interligne2.
Ou alors un élève qui a des troubles neurovisuels et pour qui l'orthoptiste a conseillé des supports dépouillés visuellement, avec 1 seul exercice par page.
Vous avez peut-être même ces 2 élèves dans la même classe. Ainsi que d'autres élèves qui rencontrent des difficultés en lecture et qui profiteraient bien de textes aménagés.
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Certains enfants n'ont pas la tête à travailler... Trop d'idées ou de soucis en tête :
- Situation familiale conflictuelle,
- Décès et/ou maladie grave d'un proche,
- Situation financière très compliquée
- Vécu chaotique voire traumatisant (je pense aux enfants migrants par exemple)
- Et parfois, un cumul de plusieurs choses
Ils ont toutes les capacités pour réussir, mais leur cerveau paraît accaparé par tout un tas d'autres choses. Il semble incapable de se mobiliser pour les apprentissages.
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Vous connaissez un enfant qui a peur...
- des autres
- de la grande école
- des grands
- des clowns
- de la-vieille-dame-du-3ème-qui-parle-fort-et-fait-des-bisous-baveux ?
Je vous propose un "plan d'action" à adapter en fonction des besoins de l'enfant concerné et de vos envies.
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Il est impulsif, il ne parvient pas à inhiber certains comportements automatiques... et ça nuit à ses apprentissages.
- Il crie la réponse avant même qu'on ait finit de poser la question (et ça énerve)
- Il commence son travail avant la fin de la consigne (et tombe à côté)
- Il écrit sa réponse et réfléchit après (et son cahier est bourré de ratures)
- Il part chercher son cartable oublié dehors, s'arrête à la 1ère fleur sur son passage (et revient avec un bouquet de fleurs mais sans son cartable)
L'enjeu est le suivant :
Non pas de demander à l'enfant d'arrêter d'être impulsif (c'est souvent inutile car il ne fait pas exprès)
Mais plutôt de l'aider petit à petit à prendre le contrôle sur son impulsivité. Essayer d'agir sur-elle, trouver des astuces, la contourner. Et améliorer ses capacités d'inhibition.14 commentaires
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Vous voyez cet élève qui est arrivé au point de non-retour ?
Dégoûté de l'écrit, il se bloque et se braque dès qu’on approche le moindre mot. Lire et/ou écrire sont son pire cauchemar.
Il y a urgence, faites le jouer à Toutilix !
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Tu passes un temps fou à l'école à découper/plastifier des cartes, du matériel et des bidules en tous genres ?
La machine à découper Silhouette pourrait peut-être t'intéresser alors.
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Vous avez dans votre classe des élèves qui reviennent de récréation parasités par les petits conflits qu'ils viennent de vivre ?
Ils passent le seuil de la classe rouges comme des tomates, tout ébouriffés et enragés par ce qui vient de se passer avec machin-chouette qui voulait jouer à chat-truc-muche mais après y'a truc-bidule qu'est arrivé et là il a dit que bidule-chose ne pouvait pas jouer et alors...
Et alors dur dur de leur remettre la tête dans la technique de la soustraction avec retenue ou le règne de Charlemagne.
Voilà donc peut-être de quoi les outiller pour faire face plus sereinement (Et puis ça tombe bien, c'est dans les programmes d'EMC)
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Dans cet article, je vais vous parler d'un outil qui est en train de devenir incontournable pour les cycles 1 et 2 et l'enseignement spécialisé : Narramus. Je vais vous donner mon avis sur la chose, mais je vais aussi vous expliquer comment s'en passer ;)
Pour la petite histoire : J'ai préparé le CAPA-SH la seule année où la formation avait été supprimée dans mon département. Je me suis donc auto-formée en écoutant des conférences pédagogiques à la pelle : en voiture, dans ma baignoire, en cuisinant, en faisant des travaux...
Et dans "je-ne-sais-malheureusement-plus-quelle-conférence" de Roland Goigoux, une idée m'avait interpellée :
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"Le meilleur moyen pour apprendre à comprendre les histoires
c'est d'apprendre à les raconter"------
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Installer un coin calme dans ta classe, ça peut être une bonne idée si tu as un élève qui (rayer les mentions inutiles) :
- Se met en colère / crie / tape / insulte / pleure / fait une grosse crise
- Quand il est face à : une frustration / un désaccord avec un camarade / un imprévu / trop de stimulations
- Il est : autiste / TDAH / A des troubles du comportement / Ou rien de tout ça...
La gestion des crises empiète sur les temps d'apprentissages et c'est difficile à vivre pour lui, pour toi, pour les autres...
Voici quelques idées pour tenter de retrouver le calme après la tempête (Voire même pour éviter la tempête)
La boîte à calme
Un principe simple
Une boite/caisse/panier avec différents objets aidant à retrouver son calme.
Photo de Cécile (Merci !) qui cette année a le profil de classe suivant :
TDAH : 2 / Autisme : 2 / trouble du comportement : 1 / Élèves très agités/nerveux : Plusieurs.Une petite anecdote
J'ai dans mon entourage un petit garçon qui faisait des crises régulièrement, le plus souvent le soir, en rentrant de l'école. Quand la journée avait été trop... trop... trop tout. Trop de stress, trop de bruit, trop de monde, trop besoin de prendre sur soi. Le soir, il fallait que ça sorte, à la moindre occasion.
Il criait, pleurait, on ne pouvait plus lui parler, on ne pouvait plus lui demander d'aller se mettre au calme. Rien.
J'ai confié une boîte à calme à ce petit garçon. Nous l'avons remplie ensemble. Il l'a rangée précautionneusement dans un coin de sa chambre pour le jour où il en aurait besoin.
Il n'en a jamais eu besoin.
Il n'y a plus eu de crises.
Pourquoi ça a marché ? Peut-être le simple fait qu'on reconnaisse, qu'effectivement, parfois les journées à l'école sont difficiles à vivre pour lui... peut-être le simple fait de le verbaliser... quand on passe par les mots, on n'a plus besoin de passer par le corps / les cris.
Ce n'est pas toujours aussi simple, mais parfois, juste tendre une main vers l'enfant en montrant qu'on a compris son besoin et qu'on essaye d'y répondre, c'est déjà beaucoup.
Comment utiliser la boîte à calme ?
1ère étape :
En cas de crise ou de colère :
- L'adulte verbalise rapidement ce qu'il observe et l'émotion ressentie par l'enfant, par exemple : "Je t'ai entendu crier, je vois que tu es tout tendu, tu as l'air vraiment en colère."
- L'adulte accompagne l'enfant vers la boîte à calme : "Tu sembles avoir besoin de te calmer. Prends le temps qu'il te faut et reviens dès que tu te sentiras mieux"
2ème étape :
Dès que l'enfant devient capable d'identifier lui-même les signaux qui annoncent une éventuelle crise (J'ai l'impression que je vais exploser, j'ai chaud, j'ai les poings serrés, j'ai envie de crier...) :
Il peut aller de lui-même à la boîte à calme afin d'éviter que la crise se déclare.On peut choisir de la laisser accessible à tous les élèves ou de la réserver uniquement aux élèves qui en ont besoin.
Dans ce cas une petite discussion autour de l'affichette "Avoir pareil... ce n'est pas toujours juste !" peut s'avérer utile :
Que mettre dans la boîte à calme ?
Si c'est pour une classe, mieux vaut varier les types d'objets pour que ça convienne au plus grand nombre. Si c'est pour un seul enfant, mieux vaut adapter le contenu à ses difficultés/attirances/besoins (En parler avec lui et/ou ses parents peut aider)
Quoi qu'il en soit, voici quelques idées d'objets qui pourront trouver leur place dans une boîte à calme (ou juste à côté) :
- Des objets à tripoter : Balles antistress à écraser (Apprendre à ressentir la détente après la contraction), fidget cube, balle à fils à étirer, balle sensorielle, ressort géant (type Ondamania), twist and Lock Blocks, tableau à clous, Tangles (Achetez la vraie marque de préférence, les copies ont tendance à accrocher), Serpents magiques, pâte à modeler, sable magique et fidgets en tous genres (Allez voir du côté de chez Hoptoys il y a de quoi faire)...
- Des objets à observer : Kaléidoscope (A large ouverture ou à 2 yeux si difficultés à fermer un œil), toupie, gyroscope, lampe à lave, Pendule de Newton, Hand spinner, boules à neige (Trousselier en fait de supers), objets lumineux, lampe à fibre optique (pour le côté tactile aussi), lampe méduse, cadre à sable, arbre à billes, sabliers en tous genres : liquides, à bulles, à gel, magnétiques...
- Des objets qui apportent un réconfort tactile/kinesthésique : Peluches ou couvertures lestées (Plus d'infos à ce sujet chez Hoptoys), peluche géante à câliner
- Des objets pour s'isoler du bruit : Un casque anti-bruit enfant, des bouchons d'oreille (Ceux à filtre sélectifs permettent de limiter le bruit sans trop isoler), un lecteur mp3 avec musique zen...
- Des objets pour souffler doucement : Un moulin à vent (ou un crayon avec une petite hélice au bout), une canne à pèche avec une plume au bout, feutres aérographes, flacon pour faire des bulles de savon, pipe à bulles, pailles à bulles, différents jeux de souffle...
- Des objets pour "faire quelque chose" : Jardin Zen, Minis mandalas à colorier de l'extérieur vers l'intérieur pour se recentrer (Les deux livrets de minis mandalas suivants sont bien adaptés car pas trop longs à colorier et thèmes bien adaptés : "Corps Zen" et "Cœur Zen") ...
- Des livres sur la colère (qui auront déjà été lus avant) : Des idées dans l'article suivant : Aider les enfants face à la colère : des livres et des astuces
Un aperçu du contenu de la boîte à calme de Cécile (Pas de panique, vous pouvez commencer avec beaucoup moins que ça)
Le coin du calme
Petite anecdote
Quand j'étais enseignante en CLIS (Avant qu'elles ne deviennent ULIS), j'ai travaillé avec un élève autiste qui se trouvait souvent en détresse dans le milieu scolaire.
Quand ça n'allait vraiment plus et que le surplus de stimulation devenait insupportable, je le retrouvais souvent réfugié dans l'atelier de ma classe. Il y avait deux grandes armoires de chaque côté d'un des angles de la pièce. Il ouvrait la porte de l'une des armoires pour fermer l'angle et s'asseyait par terre, dans ce petit espace, en position fœtale, les jambes repliées contre lui et la tête rentrée.
Il appelait ce lieu "la cathédrale". Peut être à cause de la sensation de hauteur, peut être pour le calme relatif qu'il y trouvait. Quoi qu'il en soit, il en ressortait toujours apaisé.
L'idée est donc la suivante
Créer un coin-refuge, un endroit un peu isolé (mais toujours sous surveillance) qui favorise le retour au calme.
Quelques idées à adapter à vos besoins/possibilités
- Une cabane en carton, une tente, un tipi, ou tout autre abri (Le dessous d'une table recouverte d'une nappe ?), de préférence le plus neutre possible (Couleurs unies, apaisantes... ), agrémentés de matelas, tapis, coussins... pour le confort
- Un "ciel de lit" ou une grande pièce de tissu (voir ce qui se fait en pédagogie Steiner avec les pièces de soie) suspendus au dessus d'un tapis ou matelas avec quelques coussins peut également permettre une sensation d'isolement réparateur (Choisir une couleur apaisante : Bleu, vert, couleurs pastelles ou neutres... évitez le rouge quoi.)
- Une lumière agréable : Projecteur zen (vagues, aurore boréale, arc-en-ciel...), guirlande pour une lumière douce...
- Un pouf confortable (La sensation enveloppante aide beaucoup certains enfants), un coussin de méditation ou un fauteuil confortable (et adapté à la taille de l'enfant), oscillant ou à bascule si possible (permet un auto-bercement apaisant)
- Les fauteuils suspendus, peuvent aussi être une solution 2 en 1 : cachette + fauteuil
- Si vous avez un aquarium/terrarium, leur observation peut être apaisante. Installez le coin calme à côté.
- Une affiche avec des idées de petits exercices de Yoga/relaxation à faire seul
Le coin calme de ma collègue Cécile, en cycle 3 (Avec ballon d'assise, bonne idée ! Et sur le rebord de fenêtre : pâte à modeler et sable magique) :
Le coin défouloir
Effectivement, l'idée m'a traversé :
- des peluches/poupées/coussins à taper, lancer, écraser
- un punching-ball à boxer,
- des feuilles de papier de récup' (Déjà imprimées d'un côté) à froisser/lancer/déchirer/Gribouiller, des bons de colère à imprimer (En A4 ou en 4 par pages) ...
L'idée me paraissait bonne jusqu'à ce que je tombe sur une explication de Christophe André (Psychiatre et psychothérapeute) :
"Attention,
se défouler (crier ou frapper des objets) ne sert à rien,
Au contraire : toutes les études montrent que
cela muscle plutôt les circuits cérébraux de la colère,
et facilite ensuite son retour."Je vous laisse vous faire votre propre opinion.
Pour ma part, je pense que le coin défouloir peut peut-être être une option pour les enfants qui n'arrivent pas à se saisir du coin calme dans l’immédiat. Ça pourrait être un intermédiaire qui serait amené à être supprimé par la suite :
Colère non maîtrisée (Dans la classe/cour...)
--> Extériorisation de la colère dans un cadre adapté (Coin défouloir)
--> Colère maîtrisée, apaisement (Coin calme)
Ne vont-ils pas en profiter pour glandouiller ?
Et bien si, peut-être... au moins au début, le temps de la découverte, de la nouveauté...
Mais je vous fait confiance pour expliquer, détecter les abus, inciter à revenir au travail etc. Ce que vous faites déjà très bien pour la gestion des allers/venus au toilettes par exemple !
Hoptoys propose également une affiche à télécharger gratuitement pour les enseignants qui voudraient cadrer un peu tout ça :
L'idée de laisser un temps limité peut aider. Avec, bien sûr, la possibilité de prolonger si nécessaire.
Un peu de lecture pour aller plus loin
Côté enseignant
Un document très complet qui nous vient du Canada : Savoir accompagner un élève qui fait une crise de colère
Côté parents
(mais beaucoup de choses intéressantes à récupérer en tant qu'enseignant)
En septembre dernier est sorti un livre aux éditions Mango : Petit décodeur illustré de l'enfant en crise d'Anne-Claire Kleindienst et Lynda Corazza
Un véritable mode d'emploi de la discipline positive tout en images !
Structuré autour des apports de l'approche de Discipline positive, de Jane Nelsen, cet ouvrage en restitue la puissance novatrice tout en apportant une touche humoristique, une compréhension visuelle et un point d'entrée résolument centré sur l'intelligence émotionnelle. Élaborées pour les enfants hypersensibles (avec ou sans HPI, TDAH, TSA, DYS, etc.), les pistes proposées fonctionnent aussi pour tous les autres enfants.Le cabinet des émotions : Aidez votre enfant à gérer ses colères: Exercices et outils pour apaiser et éviter les crises de Stéphanie Couturier
Une boîte à outils à l'usage des parents modernes pour aider son enfant à gérer ses colères !
Votre enfant se roule par terre en hurlant dans les allées du supermarché ? Il jette ses jouets et casse tout sur son passage ? Il vous parle méchamment et cela lui arrive de vous « taper » ?
Heureusement, le Docteur des émotions est là pour vous aider ! Découvrez dans ce petit cahier tous les outils nécessaires pour désamorcer et calmer ses colères :Des explications pour mieux comprendre le problème. Des conseils pour rester bienveillant en toutes circonstances. Des outils pratiques pour évacuer les tensions. Des exercices de respiration pour l'aider à se détendre. Des textes de visualisation pour l'aider à se relaxer.
Faites de votre enfant un super-héros émotionnel !
Un autre petit livre avec des activités concrètes : 35 activités pour gérer colères et caprices de Gilles Diederichs
Sous forme de jeux, de vraies solutions pour apaiser tensions et conflits naissants. Les colères et les caprices, s'ils sont le cauchemar des parents, révèlent souvent des demandes fondées et compréhensibles. Les 35 activités ludiques de ce livre désamorcent les situations explosives et permettent de mieux communiquer, tout en s'amusant ! Pour chaque activité, deux parties distinctes :-à gauche, l'enfant lit les étapes du jeu et ses variantes -à droite, les parents découvrent les bienfaits apportés à l'enfant. Instaurez un climat de douceur et de paix pour toute la famille !
Et puis, dans les fameux cahiers d'Isabelle Filliozat, Colère et retour au calme
La colère, c'est la face immergée de l'iceberg ! Mais d'où vient-elle ? pourquoi est-elle normale ? et comment retrouver ton calme ?
Et vous ? Qu'est-ce qui apaise vos élèves / vos enfants / vos patients ?
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- Se met en colère / crie / tape / insulte / pleure / fait une grosse crise
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"J'ai un (deux, trois, plein ?) élève(s) qui rencontrent des difficultés en lecture mais je ne sais pas par quel bout commencer..."
Voilà pour toi un récapitulatif des articles de ce blog qui pourraient t'aider à les aider.
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Le Handicap, quand on ne connait pas, ça peut faire peur
Et puis, quand on y est confronté, on l'apprivoise, y'a pas le choix
Et même parfois, on ne le voit plus.On n'a pas tous l'occasion de se retrouver nez à nez avec le handicap
Alors je trouve que l'être par l'intermédiaire d'une BD c'est un bon substitutLa BD ça ne fait pas peur, au contraire, même les lecteurs les plus récalcitrants se laissent avoir.
Alors, à vos planches, à vos bulles, à vos cases... lisez le handicap en long, en large et en travers !La BD qui m'a donné l'idée de cet article
Un jour, je suis tombée par hasard sur Les petites victoires d'Yvon Roy, les quelques planches que j'avais lues sur internet m'ont intriguées. J'ai eu vite fait de me procurer et d'avaler le reste.
Comment dire à son fils tant désiré qu'il est le plus formidable des petits garçons malgré le terrible diagnostic qui tombe comme un couperet : autisme, troubles psychomoteurs, inadaptation sociale... C'est le combat que va mener ce père, resté uni à sa femme malgré leur séparation, pour transformer ensemble une défaite annoncée en formidables petites victoires.
Cette BD nous apprend, entre autre :
- Que certains parents deviennent particulièrement experts de leur enfant. En tant qu’enseignant, on devrait toujours partir de là. On gagnerait un temps fou.
Ici, le papa d'Olivier est constamment dans la recherche de stratégies pour contourner les "pièges" de l'autisme de son fils.
Son but : ne pas être dans l'évitement mais faire face et dépasser.
Un bon exemple ci-dessous : Olivier a peur des poussières qui flottent dans le bain. Ça finit toujours en crise. Deux solutions possibles :- Retirer toutes les poussières, tout le temps. Plus de crise, mais pas de progrès pour Olivier.
- Apprivoiser les poussières. Long et contraignant mais progrès à la clé. Le papa d'Olivier choisira cette voie-là.
On trouve d'autres exemples dans cette BD, par exemple lorsque le papa d'Olivier décide de lui apprendre à regarder les gens dans les yeux ou à dire une phrase type pour répondre aux gens qui s'adressent à lui...
Double bénéfice pour nous : des astuces qui peuvent resservir pour d'autres enfants
Et surtout : l'opportunité de comprendre que ce qui est important c'est de trouver des solutions pour chaque petit problème, un par un, petit à petit, pas à pas... Trouver des solutions adaptées à l'enfant qu'on a face à nous.
Quand j'ai eu fini de lire cette 1ère BD...
Je suis partie à la recherche d'autres BD parlant handicap, j'ai contacté les éditeurs, expliqué mon projet d'article et j'ai reçu des exemplaires en service de presse.
J'ai lu.
Tous m'ont sincèrement plu (et je ne suis pas la seule). Que des pépites. Je crois que le handicap ce n'est pas forcément très vendeur en soi, (La peur est toujours dans les parages). Alors je pense que pour qu'un éditeur se lance dans cette thématique, il faut que la proposition soit au top.
Voici donc le compte-rendu de mes lectures, par thématique :
Tu vas travailler avec un(e) enfant autiste et tu as un peu peur...
Tu peux lire les Petites Victoires (voir ci-dessus) mais aussi : Maria et moi de María Gallardo et Miguel Gallardo
Bien plus qu'un amusant journal de voyage ou qu'un simple détour dans le monde d'une enfant particulière, ce petit chef-d'oeuvre, qui va ravir les amateurs de BD, est un véritable manuel pédagogique qui en apprend bien plus sur l'autisme que de nombreux ouvrages académiques consacrés à cette question.
Ce livre est un trésor, vraiment.
Cette BD nous apprend, entre autre :
- Que la encore, on gagne à s'appuyer sur l'expertise des parents : On se rend vite compte que le Papa de Maria la connait mieux que quiconque et qu'il s’appuie sur ses particularités/manies/habitudes pour s'en servir et faire en sorte que les journées se passent au mieux pour elle, lui, les autres...
Exemple :
Maria est vite anxieuse lors des changements de lieux/d'habitudes. Elle aime connaitre le nom des personnes, elle les mémorise, les liste.
--> Lorsqu'ils partent en vacances par exemple, son papa lui recréer des routines bien réglées, notées sur un emploi du temps imagé. Et il part à la recherche de tous les petits détails qui rassureront Maria : qui va-t-on rencontrer ? Où ? A quelle heure ? Pendant combien de temps ?etc.
Mais on trouvera bien d'autres exemples, qui s’adapteront ou non à l'enfant que vous allez rencontrer. Mais après tout peu importe, c'est la démarche qui est importante.
- On apprend aussi que le mythique mur qui serait érigé autour des personnes autistes, n'est pas forcément érigé par eux-même
Et surtout à la fin de la lecture de cette BD / Journal de bord, on n'a qu'une envie :
Rencontrer Maria, partir à sa découverte ou après tout...
... rencontrer cet enfant qui nous faisait un peu peur et, tout comme le papa de Maria, jouer aux explorateurs pour le comprendre, le connaitre, et adapter un peu le monde pour le rendre moins hostile.
Et si jamais vous n'avez pas eu assez de Maria, j'ai une bonne nouvelle pour vous dans le prochain paragraphe...
Tu côtoies un enfant autiste et tu as un peu peur de "Ce qu'il va devenir plus tard"
C'est là que Maria et Miguel Gallardo ont fait fort. Ils ont publié il y a peu "Maria a 20 ans". On retrouve donc la petite Maria qui a bien grandi...
Maria est capable de manger comme un ogre, de dresser des listes interminables des noms des personnes qu'elle a rencontrées et de couper une feuille de papier en mille petits carrés parfaitement identiques. Elle passe ses journées à écouter de la musique et tout récemment s'est découvert une passion pour le dessin. Maria vient d'avoir 20 ans ; Miguel, son père, est fier d'elle tout aussi qu'inquiet à propos de son avenir... comme tous les pères ; sauf que pour Miguel les choses sont un peu différentes, car Maria est autiste.En 2007, Miguel Gallardo réalisait Maria et moi, la bande dessinée où il décrivait avec tendresse la routine des vacances avec sa fille. Le livre a apporté un nouveau regard sur l'autisme et connu un succès formidable : il a été traduit en neuf langues et adapté au cinéma dans un documentaire-fiction plusieurs fois primé.
Rassurant dans un sens : la vie suit son cours. Mais d'un autre côté les interrogations demeurent, encore et toujours. Oui mais après ?
Tu as été nommé dans un IME, IMP, IMPro... tu vas travailler avec des ados / adultes et tu as un peu peur
Il te faut : Pendant que le roi de Prusse faisait la guerre, qui donc lui reprisait ses chaussettes ? de Zidrou et Roger
Pendant que le Roi de Prusse faisait la guerre, qui donc lui reprisait ses chaussettes ? Eh bien, c'est sa maman ! Madame Hubeau, elle, s'occupe seule de son grand enfant de 40 ans, Michel, handicapé. Un quotidien certes difficile, mais joyeux et qu'elle assume avec courage et générosité. Un magnifique hommage à toutes ces personnes admirables qui se battent dans l'ombre.
Ok, Michel a 40 ans... mais il pourrait tout aussi bien en avoir 12, 16 ou même 50.
Cette BD nous apprend, entre autre :
- Que ce gros molosse au comportement déstabilisant devient vite au fil des pages (des jours dans la vraie vie) de plus en plus familier, prévisible, rassurant.
- Qu'il nous faut garder une grosse dose de compréhension, de bienveillance et d’indulgence envers les familles qui entourent ces jeunes/adultes. Effectivement, parfois il leur arrive de ne pas faire / de ne plus faire "ce qu'il faudrait"... mais attardons-nous plutôt sur tous les moments où "ils font" , coûte que coûte. Et aidons-les à voir ces moments.
Tu peux aussi lire les deux tomes d'A coucher dehors d'Anlor et Aurélien DUCOUDRAY
Amédée, Prie-Dieu et la Merguez vivent sur les bords de Seine. Mais la destinée fait parfois preuve de bienveillance avec les SDF. Elle offre à Amédée un nouveau toit par le biais d'un héritage : un magnifique pavillon de banlieue. En contrepartie, il doit devenir le tuteur légal de Nicolas, le fils trisomique de sa vieille tante récemment décédée. De surcroît, Amédée se retrouve responsable d'une maison qui attise toutes les convoitises. Mais surtout, il hérite d'un passé, d'une famille et de ses secrets qu'il découvre peu à peu.
Nicolas, porteur de la trisomie 21, n'est qu'un personnage secondaire. Mais on l'entrevoit régulièrement. Et là encore on voit que les craintes, les peurs et les appréhensions face aux handicap tombent les unes après les autres comme des dominos au fil des pages.
Cette BD est vraiment extraordinaire, des personnages tellement folkloriques et réalistes à la fois, une histoire pleine de rebondissements, des clins d’œils humoristiques à chaque coin de page. J'ai dévoré les deux tomes et était un peu dépitée de devoir quitter Amédée et ses compères à la fin.
Tu vas travailler avec une personne épileptique et tu as un peu peur
L'Ascension du Haut Mal de David B.
Le Haut-Mal c'est le nom qu'on donnait à l'épilepsie au Moyen Âge. L'Ascension du Haut-Mal c'est l'histoire d'une famille au milieu des années soixante dont le fils aîné, Jean-Christophe, est atteint par cette maladie à l'âge de sept ans. C'est le regard que porte son petit frère, Fafou, qui devient David, sur le bouleversement que ses crises entraînent dans la famille, sur la façon dont les adultes, parents, médecins, passants, charlatans, gourous, réagissent et tentent de guérir Jean-Christophe. Ce sont les souvenirs des ancêtres de la famille. C'est tout l'imaginaire que Fafou projette sur le monde et les événements qui l'entourent et qui participent à la construction du dessinateur qu'il est devenu.
Cette BD nous apprend, entre autre :
Qu'être le petit frère d'un enfant porteur de handicap, c'est pas tous les jours fastoche :
Tu vas travailler avec un enfant sourd et tu as un peu peur...
Ou : Tu es confronté à une situation de harcèlement scolaire et tu aimerais comprendre...Il faut que tu lises la série A Silent Voice d'Oima Yoshitoki. Le coffret des 7 volumes vient de sortir :
Shoko Nishimiya est sourde depuis sa naissance. Même équipée d'un appareil auditif, elle peine à saisir les conversations, à comprendre ce qui se passe autour d'elle. Quand Shoko est transférée dans une nouvelle école, elle fait de son mieux pour dépasser ce handicap, mais malgré ses efforts pour s'intégrer dans ce nouvel environnement, rien n'y fait : les persécutions se multiplient, menées par Shoya Ishida, le leader de la classe. Tour à tour intrigué, fasciné, puis finalement exaspéré par cette jeune fille qui ne sait pas communiquer avec sa voix, Shoya décide de consacrer toute son énergie à lui rendre la vie impossible.
Tour à tour psychologiques puis physiques, les agressions du jeune garçon se font de plus en plus violentes... jusqu'au jour où la brimade de trop provoque une plainte de la famille de Shoko, ainsi que l'intervention du directeur de l'école. Ce jour-là, tout bascule pour Shoya : ses camarades, qui jusqu'ici ne manquaient pas eux non plus une occasion de tourmenter la jeune fille, vont se retourner contre lui et le désigner comme seul responsable...
Publié sous la forme d'une nouvelle de 60 pages en 2011, A Silent Voice réussit l'exploit retentissant de se placer numéro 1 du vote des lecteurs du Bessatsu Shonen Magazine (Kodansha) devant le best-seller du moment au Japon, L'Attaque des Titans. Ce tour de force lui vaudra d'être décliné en série, et de s'imposer comme un véritable phénomène de société. Un manga pas comme les autres, qui réussit avec brio à parler de handicap dans un magazine shonen, de manière juste et touchante !J'ai une confidence à vous faire : Je n'avais jamais lu de Manga auparavant et j'avoue que je n'en avais aucune envie : Des planches sans couleurs, des personnages aux yeux exorbités et aux bouches tantôt surdimensionnées, tantôt baveuses... Et puis lire son livre à l'envers (Commencer par la dernière page et lire les cases de droite à gauche) et ça me fatiguait d'avance.
Mais la curiosité l'a emporté. J'ai lu le 1er tome, j'ai galéré avec le sens de lecture pendant 3 ou 4 pages et finalement je suis vite arrivée à la fin du premier tome et j'ai hâte d'attaquer la suite.
On met les deux pieds dans le harcèlement scolaire... vécu de l'intérieur. On entrevoit alors le rôle de chacun dans cette problématique des plus complexes : la victime, la famille, l'équipe enseignante, les pairs...
On va accompagner Shoya, en classe de CM2 au début de l'histoire. D'abord "Harceleur" de première, effrayé par le handicap de Shoko ; puis victime lui-même de harcèlement. Et enfin, il va partir à la découverte de Shoko, de sa surdité, de la langue des signes, de sa manière d'être et de vivre.
A lire sans hésiter.
Tu vas travailler en IME avec des enfants atteints de maladies rares ou avec des polyhandicaps...
N'hésite pas à lire C'est pas du jeu de Kémil et ses amis
Kemil a 7 ans. Il est atteint d'une anomalie génétique rare, caractérisée par une épilepsie pharmaco-résistante et un lourd retard psychomoteur. Ses parents, Hakim et Sandra, découvrent le monde du handicap et créent en 2009 l'association Kemil et ses amis, qui est reconnue d'intérêt général. De nombreux autres membres adhèrent et les rejoignent. Ces familles échangent souvent, lors de rencontres organisées, sur les difficultés de la vie quotidienne que pose un enfant en situation de handicap. Et … elles le font dans la bonne humeur ! Ces parents, leurs enfants, ont eu la volonté de faire adapter des histoires vraies et de les partager avec vous. Ainsi est née la BD de Kemil et ses amis. Kemil, Ania, Cannelle, Chaïma, Corentin, Gaëtan, Kérenna, Quentin et Yanis et tous leurs amis vous souhaitent la bienvenue dans leur dimension. Par delà les difficultés, la vie reprend son cours.
Cette BD nous apprend, entre autre :
- Que la société n'est pas toujours tendre avec les familles confrontées au handicap. Autisme, syndrome de West, epilepsie, dysplasie pariéto-occipitale, leucodystrophie et maladies rares en tous genres, tous dans le même bateau.
Un chemin semé d’embûches quotidiennes, parfois (souvent ?) par ignorance ou méconnaissance. D'où l'intérêt de lire cette BD.
Plusieurs histoires courtes (1 ou 2 pages). Très bon support pour travailler avec des enfants ou des jeunes, en sélectionnant des planches adaptées. Je pense notamment aux écoles qui organisent des journées d'échanges avec les IME ou accueillent des classes d'IME délocalisées.
- L'association Kemil et ses amis a également tourné quelques vidéos à partir des histoires contenues dans le livre (Et toutes inspirées de faits réels)
A propos de l'installation d'une balançoire adaptée dans un parc :
A propos des journées folles qu'endurent les parents aidants :
A propos de l'annonce du diagnostic :
Tu côtoies une personne Autiste Asperger et tu te demandes pourquoi un tel diagnostic a été posé...
Effectivement, le syndrome d'Asperger ne se lit pas sur le visage, et parfois passe relativement inaperçu pour l'entourage. (Ok, il/elle est un peu étrange/bizarre... mais autiste, quand même ! Non !) Difficile alors de comprendre de quoi il retourne.
La différence Invisible de Julie Dachez et Mademoiselle Caroline, vous emmène à la rencontre de Marguerite...
Marguerite se sent décalée et lutte chaque jour pour préserver les apparences. Ses gestes sont immuables, proches de la manie. Son environnement doit être un cocon. Elle se sent agressée par le bruit et les bavardages incessants de ses collègues. Lassée de cet état, elle va partir à la rencontre d'elle-même et découvrir qu'elle est autiste Asperger. Sa vie va s'en trouver profondément modifiée.
On entrevoit alors toutes les petites difficultés quotidiennes qui s'accumulent et surtout à quel point il serait simple de les effacer quelque peu... Comme par exemple, dans la planche ci-dessus : On voit bien l'ampleur prise par une hypersensibilité auditive dans un Open Space (Mais c'est tout à fait transférable à une salle de classe). On comprend la nécessité d'un lieu de travail calme ou, si ce n'est pas possible, d'autoriser le port de protections auditives (casque anti-bruit ou bouchons d'oreille).
On voit Marguerite s'ouvrir au fil des pages, au fur et à mesure que le diagnostic prend forme, et qu'elle identifie ce qui "cloche" chez elle et comment compenser... Une belle histoire.
Un enfant porteur de trisomie 21 va arriver dans ta vie et tu as peur...
Fabien Toulmé a écrit pour toi : Ce n'est pas toi que j'attendais
Dans la vie d'un couple, la naissance d'un enfant handicapé est un ouragan, une tempête. Quand sa petite fille naît porteuse d'une trisomie non dépistée, la vie de Fabien s'écroule. De la colère au rejet, de l'acceptation à l'amour, l'auteur raconte cette découverte de la différence. Un témoignage poignant qui mêle, avec délicatesse, émotion, douceur et humour.
Un livre dans lequel on suit essentiellement le papa de la petite Julia, née avec une trisomie 21. Un papa qui depuis toujours, est effrayé par la trisomie. Toujours cette peur du handicap, de la différence. Ironie du sort ce bébé qui arrive un jour, yeux bridés et nuque épaisse... On vit alors de l'intérieur le cheminement de ce papa qui au départ, n'ose même pas prendre sa fille dans ses bras. Rassurez-vous, ça ne durera pas...
Tu en veux encore ?
Quelques autres titres que je n'ai pas lus, je ne pourrai donc pas te donner mon avis, mais tu dois pouvoir trouver ça facilement ailleurs :
Annie Sullivan & Helen Keller de Joseph Lamber : histoire d'une petite fille aveugle et sourde
Eloge de la faiblesse d'Eric Corbeyran, Nicolas Tabarry et Alexandre Jollien : Un adulte handicapé qui nous parle de sa jeunesse passée en institut spécialisé
Super Sourde de Cece Bell : Une petite fille malentendante qui s’invente un personnage de super-héros : Supersourde.
L'écorce des choses de Cécile Bidault : C est l'histoire d'une petite fille privée de sa voix.
Diagnostics de Diego Agrimbau et Lucas Varela : la représentation de 9 troubles mentaux
Mon truc en plus de Noël Lang et Rodrigo Garcia : Pablo a un truc en plus, ça s appelle un chromosome. 21.
Tombe Dans l'Oreille d'un Sourd d'Audrey Levitre et Grégory Mahieux : En tant qu'entendant, accueillir un enfant sourd profond.
Des BD à lire, des BD à offrir :
- A l'enseignant d'un enfant extra-ordinaire (mieux que la boite de chocolat ou le bouquet de fleurs, non ?)
- A la copine qui attend un bébé qui a un p'tit truc en plus,
- Au collègue qui a la trouille de sa nouvelle affectation,
- A ce jeune qui a l'impression d'être seul dans sa différence,
- A cette cousine qui est la championne de la p'tite remarque désagréable par méconnaissance du handicap,
- A tout le monde !
Et vous ? Vous avez d'autres références à ajouter ?
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Questionnement de départ
Comment trouver du temps pour aider les élèves qui rencontrent de grandes difficultés dans l'apprentissage de la lecture sans pénaliser les autres ?Idée de base
- Mettre en autonomie tous les élèves qui sont capables de l'être
- Faire travailler les élèves les plus en difficulté en petits groupes, sur des compétences très précises, en présence d'un enseignant le plus souvent possible.
Mon projet du moment
Mettre en place des ateliers de lecture pour l'ensemble des élèves de CE1 et CE2 de mon école de rattachement. Différenciation et Co-intervention au programme. Les élèves seront répartis en groupes de besoins. Nous serons 3 enseignantes pour 2 classes avec en plus, parfois, si elle est dispo, la remplaçante rattachée à notre école.L’objectif
Faire que tous les élèves puissent déchiffrer efficacement n'importe quel texte.
Ici, pas de travail sur la compréhension à proprement parler. On est vraiment dans la technique de lecture.----------------------------------
Préambule : Cibler les besoins de chaque élève
J'ai évalué l'ensemble des élèves en lecture Fluence grâce au test ELFE
Il a l'avantage d'être vite passé : 1 minute par élève.
Et rien de très compliqué. On peut éventuellement demander de l'aide pour la passation au maître E, au remplaçant rattaché à l'école quand il est là, voire à un éventuel contrat civique ou autre.
(Plus d'infos à ce sujet dans mon article "Aider les élèves à lire plus vite. Lecture rapide, fluence et cie"
On peut alors situer chaque élève et le positionner dans les groupes suivants :
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1. Pour les élèves autonomes face à la lecture
(Dans le test ELFE : Percentile supérieur à 30 qui correspond au niveau nécessaire pour accéder à la compréhension des textes lus)
Le but est de les faire lire le plus possible, pour gagner en assurance, en culture générale, en ouverture sur le monde... et leur transmettre le goût de lire (si ce n'est pas déjà fait)
Ils travailleront en autonomie. Ça nous dégage du temps pour les élèves qui ont vraiment besoin de l'enseignant à leur côté pour avancer.
Rallye Lecture
La solution la plus facile, le Rallye Lecture en ligne : https://rallye-lecture.fr
Il suffit de choisir parmi les 12 000 questionnaires disponibles, ceux qui correspondent aux livres que vous voulez utiliser. Romans, albums, BD, documentaires...
Ensuite les élèves lisent les livres qu'ils souhaitent parmi la sélection et répondent aux questionnaires en ligne. Ce sont des QCM, c'est donc vite fait. Même avec un ou deux ordinateurs dans la classe on peut s'en sortir.
Ensuite on a accès à des résultats très détaillés pour tout le monde. (Possibilité d'attribuer des prix...)
On peut découvrir l'outil gratuitement puis l’inscription définitive est gratuite si on rédige quelques questionnaires ou si on parraine des collègues. Sinon l'inscription pour toute une année scolaire en illimité est de 11€ jusqu'à 15 élèves. (Ensuite 0.60€ par élève supplémentaire).
Si ça vous tente, voici mon identifiant de parrainage : Maitresseuh
Ateliers Lire pour faire
J'ai déjà abordé la question dans l'article "Aider les élèves qui n'ont pas d'intérêt pour la lecture : Lire pour faire"
Le principe général sera le même, mais il faudra sélectionner les supports pour que l'activité puisse se faire en autonomie. Par exemple, Lire pour faire :
- de l'Origami (Pas si simple...)
- des Labyrinthes
- de la magie (Et présenter le tour à la classe après)
- des illusions d'optique
- des jeux de société (Règles)
- du théâtre (A présenter à la classe ensuite)
A ce sujet, je recommande vivement le livre Vite à lire et facile à jouer de Bruno Bonvalet et François Fontaine
Ce sont 60 courtes saynètes inspirées des Histoires pressées de Bernard Friot. C'est exactement le genre de texte que les enfants peuvent mettre en scène seuls :
- Saynètes très courtes (Toutes moins de 10 minutes, parfois beaucoup moins),
- Sur le thème de l'école (Connu et maîtrisé des enfants)
Il suffit d'amener le peu de matériel nécessaire, mais la plupart du temps, les élèves peuvent trouver ce qui leur faut eux-même dans la classe.
Les étapes à prévoir :
- Première lecture personnelle et silencieuse
- Echanges sur ce que chacun a compris, réponse aux questions de certains camarades (Laisser un dictionnaire à disposition pour les problèmes de vocabulaire)
- Répartition des rôles
- Lecture à table : Lecture à voix haute, chacun son rôle, mais en restant assis autour d'une table
- Mise en scène : Trouver et/ou installer le matériel nécessaire
- Répétitions avec puis sans textes
Avec une liste à cocher à donner aux élèves pour leur indiquer la méthodologie, ça marche encore mieux ! En voici une à télécharger si vous le souhaitez :
Télécharger « Affiche méthodo Préparer une pièce de théâtre.pdf »
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2. Pour les élèves qui doivent gagner un peu en vitesse de lecture
(Percentile aux alentours de 25, 30 ...)
Généralement des élèves maîtrisant plutôt bien le décodage mais qui ont besoin de prendre confiance, de pratiquer la lecture... et qui sont capables de travailler en autonomie.
Brain boxes
Par groupes de 4/5 élèves maximum (Plus ils sont nombreux, moins ils passent de temps à lire)
Le principe des Brain Box est toujours le même. Pas de règle compliquée à apprendre !
- Une carte que l'on observe avant de la cacher,
- On tire au sort avec le dé une question portant sur la carte. Bonne réponse ? On gagne la carte.
- Tenter de répondre correctement au plus de questions possibles.
On travaille tout un tas de choses essentielles en plus de la lecture : l'observation, la mémoire, la prise d'information
Dans le cadre d'ateliers de lecture, la plus intéressante me parait être La BrainBox Animaux (Elle est en promo sur Amazon pour moins de 9€) Mais il en existe aussi sur les maths, les contes de fée, les inventions...
Jeux pour lire vite
En binômes
On propose aux élèves de travailler sur un texte court de leur choix (Poème, Présentation d'un livre pour donner envie aux copains de le lire, très courte nouvelle, par exemple les histoires pressées ou les histoires minutes de Bernard Friot...)
Ils peuvent en préparer la lecture pour leurs camarades des autres ateliers ou pour leur famille ou pour des élèves d'une autre classe...
Pour s’entraîner, ils effectuent les jeux tirés du livre 140 jeux pour lire vite de Yak Rivais (J'ai retapé certains jeux sous formes de cartes facilement utilisables par les élèves : 1 jeu par carte).
2 enjeux :
- Comprendre le jeu
- Utiliser le jeu pour améliorer sa lecture
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3. Pour les élèves qui doivent travailler la fluence
Élèves dont le percentile est inférieur à 20/25 mais qui maîtrisent globalement bien l'ensemble des sons
Ils travaillent par groupes de niveau (Établis en fonction des scores du test ELFE) de 3 à 5 élèves grand maximum, sur des ateliers de Fluence. La présence de l'enseignant est préférable, au moins une fois sur deux.
Un élève lit un texte, les autres écoutent, notent les erreurs/hésitations et chronomètrent.
Les élèves passent à tour de rôle sur le même texte, qui sera relu à plusieurs reprises par chacun des élèves afin de tenter d'améliorer son score MCLM (Mots correctement lus à la minute)
Tous les détails se trouvent dans cet article : Aider les élèves à lire plus vite. Lecture rapide, fluence et cie
Si on doit parfois laisser certains de ces élèves en autonomie (car trop d'élèves et pas assez d'adultes) voici quelques idées :
- Leur faire refaire des jeux déjà faits ensemble sur les textes travaillés (Avec les 140 jeux pour lire vite par exemple. Voir un peu plus haut)
- Les mettre au centre d'écoute (Un poste ou lecteur mp3 ou téléphone ou ordinateur etc. avec un répartiteur audio et des casques). Dans l'idéal, pour écouter un enregistrement du texte travaillé. Ou bie un livre-CD.
Bien rappeler aux enfants qu'ils doivent suivre la lecture du doigt (au moins au début). Si on fait l'enregistrement soi-même, ça permet d'adopter une lecture assez lente pour éviter que les élèves se perdent.
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4. Pour les élèves qui doivent travailler l'automatisation de la reconnaissance des syllabes et mots fréquents
(Des CE1 uniquement chez nous, de Percentile 5 environ, qui connaissent l'ensemble des sons mais dont le niveau est trop faible pour pouvoir commencer à travailler la fluence avec des textes)
On travaille donc à l'échelle des mots ou des phrases avec les gammes de lecture. Plus d'infos dans l'article "Aider les élèves à automatiser leur lecture : Tables et gammes de lecture"
Je leur propose aussi parfois la lecture de Virelangues, qui les obligent à relire plusieurs fois la même phrase pour la maîtriser parfaitement. Plus d'infos dans l'article "Mieux lire grâce aux virelangues"
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5. Pour les élèves qui doivent travailler les sons complexes
(Des CE1 uniquement chez nous, de Percentile 5 ou inférieur. Ils travailleront en alternance avec un enseignant et en autonomie (réinvestissement))
Je commence par évaluer précisément leur connaissance des sons complexes, avec un outils très accessible et visuel pour qu'ils puissent se situer dans leurs apprentissages. On le complétera au fur et à mesure pour voir l'avancée de leurs connaissances. Plus d'infos dans l'article Aider les élèves à mesurer leurs progrès : comment ?
Ensuite on trouve une manière de mémoriser les sons qu'on ne connait pas encore. En fonction de la méthode utilisée en classe et/ou du profil des élèves, ça peut être les alphas, Boom je lis, la méthode en couleurs (Et l'arc-en-ciel des sons complexes de l'école du Bord du Monde) , ma méthode maison multisensorielle ...
Et en parallèle, on fait des jeux pour automatiser la reconnaissance des sons :
Uno des sons complexes
2 Jeux à télécharger gratuitement :
niveau 1 : in-on-oi-ou-ch-an-eau-au-en-ph
niveau 2 : ill-ein-ien-oin-ion-ain-eu-oeu-gn-ai-ei-ez-ph
Même principe que le Uno (Ou que le 8 Américain) mais avec des sons complexes à la place des chiffres.
Précision importante : Si on veut vraiment travailler la mémorisation des sons complexes, il faut absolument que l'élève qui pose une carte dise tout fort ce qu'il y a écrit dessus.
Si on veut travailler avec un approche multisensorielle, on peut également leur demander :
- De tracer les lettres avec le doigt en même temps qu'ils prononcent le son
- Ou de faire le geste Borel Maisonny associé,
- Ou de citer la couleur associée dans la méthode en couleur, par exemple "ON marron"
Jeux de familles de sons
Le principe est le même que pour le jeu de 7 familles. L'avantage est que les enfants connaissent généralement déjà la règle et le démarrage est donc plus rapide.
Si on veut le fabriquer soi-même :
Chez La Petite Souris : 35 familles au choix allant des sons simples jusqu'aux sons les plus complexes. Super facile pour adapter le jeu au niveau des élèves. 1 famille par son, quelque soit la graphie.
Chez Pontt (Partage Orthophonie Neuropsychologie Théories Thérapies) : 3 jeux bien étudiés (Lire le descriptif associé), 1 graphie par famille
- son [è]
- sons complexes 1
- sons complexes 2Et enfin, chez Lire Ecrire Compter : Les classiques 7 familles associé à la méthode en couleur (Chaque son est associé à une couleur : le AN/AM/EN/EM en orANge, le O/AU/EAU en jAUne etc) Toutes les graphie du son sont dans la même famille
Si on veut l'acheter tout fait :
Moi j'utilise les jeux Graphies Folies (Toutes les graphies d'un son dans la même famille)
Graphies folies 1 travaille les graphies ail, ouil, eil, euil et ill.
Graphies folies 2 travaille les graphies ain, ian, ien, oin et ion.On les trouve chez Mot à Mot, Hop Toys ou Pirouette (Réduction pour l'achat des 2 jeux)
Jeux "à la Dobble"
Vous connaissez le célèbre jeu Dobble ? Le principe est simple : Il s'agit de trouver le symbole (ou ici le mot) commun entre deux cartes. Il existe 5 mini-jeux aux règles très différentes, je vous laisse explorer ça dans la règle officielle.
Si on veut fabriquer les cartes soi-même, avec les mots que l'on veut, on trouve un générateur de cartes de Doblle sur ce site : www.arthy.org/doubble (Il en existait un plus chouette avant mais qui a malheureusement fermé)
Si on n'a des heures devant soi pour Créer/Imprimer/Plastifier/Découper il existe des jeux très bien faits et prêt à l'emploi : Les jeux Tam Tam des éditions Abludis
- CP Niveau 2 : Les premiers sons complexes : ou in oi on eau ei/ai an/en ch et valeurs du g
- CE1 Niveau 1 : Les sons complexes un peu plus complexes : Les mêmes que ci dessus + ph am ein/ain ien et valeurs du g et du s
L'as des sons
C'est toute une série de petits jeux de cartes des Editions Passe-Temps ciblant des difficultés particulières. Ici, nous jouerons avec "l'as des Sons" (ai, an, au, eau, en, eu, in, oi, on, ou) et "l'as des sons complexes" (aille, ain, an, et, eur, ille, oin, ouille).
Mais il y en a d'autres pour travailler sur les doubles consonnes, les syllabes inversées, les confusions de sons etc.
Le principe : Des cartes avec des mots dont certains sons sont surlignés. Il s'agit de se défausser de ses cartes en respectant la consigne suivante :
- Lire le mot présenté sur la dernière carte retournée (Pour commencer, les élèves les plus en difficulté peuvent lire juste les syllabes, les meilleurs lecteurs les mots entiers)
- La recouvrir avec une carte comportant au moins un son commun avec elle.
On les trouve chez Mot à Mot, Hop Toys ou Pirouette
Si vous voulez fabriquer votre propre jeu, on trouve un générateur ici
Jungle Speed de lecture
On peut utiliser celui de Zedra (Maitresse E elle aussi). Il permet de travailler les sons suivants : ou ch eau an on oi oeu valeurs du s
Sinon, on peut en fabriquer un maison en s'inspirant de son travail. C'est assez simple.
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Idées pour mixer les groupes
Lecture répétée
Le principe est simple : On met les élèves en binômes :
1 élève en difficulté face à la lecture avec 1 bon lecteur.
- Le bon lecteur lit la première phrase
- Son camarade lit cette phrase à son tour, en suivant les mots du doigt (très important).
- On passe à la seconde phrase et ainsi de suite
Plus de détails dans un document venant de l'académie de Strasbourg qui relate une expérience avec des collégiens dyslexiques : Un entraînement à la Fluence : La lecture répétée
L'idée vient du livre Dyslexie et bonheur de la langue : 235 exercices pour trouver ou retrouver l'enchantement du langage de Françoise ESTIENNE
On peut aussi s'inspirer de la "Lecture à l'autre" des 5 au quotidien. Des infos et des affichages du côté des Crapouilleries
Et vous ? Vous avez d'autres idées d'ateliers de lecture ?
23 commentaires
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Lire des virelangues, c'est un très bon entrainement pour :
- Les élèves qui lisent lentement.
- Ceux, au contraire qui lisent trop vite (au détriment de la précision, de l'expression ou de la compréhension).
- Ou encore ceux qui n'articulent pas assez.
- Les lecteurs débutants, les élèves rencontrant des difficultés en lecture... et même pour ceux qui n'aiment pas du tout lire !
2 commentaires
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Vous voyez cet élève (TDAH ou non) qui n'écoute pas, ne sait jamais où on en est, ne participe pas (parce qu'il ne suit pas), semble (ou est) ailleurs (mais où ???), rêve, se liquéfie sur son bureau voir s'endort les yeux ouverts (ou fermés) ...
Et vous pendant ce temps là, vous essayez de corriger un exercice, de passer une consigne ou d'expliquer une notion un peu compliquée...
Et si cet élève en question percevait mal les signaux oraux ?
Pas qu'il soit sourd ou même malentendant (même si on peut se poser la question), mais plutôt que la voie auditive soit peu efficace. Il est alors utile de s'appuyer sur d'autres voies (Kinesthésiques, visuelles...), et c'est là, encore une fois, qu'une approche multisensorielle prend tout son sens.
Ci-dessous, un extrait sur l'Hyporéactivité auditive, tiré de l'excellent livre "Favoriser l'attention par des stratégies sensorielles" de Sonya Côté aux éditions Chenelière
Rester en alerte en utilisant son corps
Le premier exemple sur lequel je sois tombé et qui m'a vraiment marquée : Un enseignant travaillant sur les notions d'horizontalité et de verticalité (Un petit clic sur l'image pour voir la vidéo) :
Quelques autres exemples :
En lecture
- Pour expliquer le o ouvert et le o fermé, utiliser la petite histoire de Monsieur O dans les Alphas, et mimer en même temps. (Souffler, faire la bulle avec ses doigts, la faire s'élever, claquer dans ses mains pour la faire éclater, baisser les bras en faisant ooooh....)
- Pour travailler sur les confusions visuelles b/d/p/q u/n etc. : écrire la lettre concernée sur une ardoise et faire tourner l'ardoise en fonction du son qu'on entend.
- Pour mémoriser les correspondances lettres/sons : faire un signe en même temps qu'on prononce les sons (Méthode Borel Maisonny) :
En écriture
Effectuer les tracés demandés avec son doigt dans l'espace ou sur sa table ; ou utiliser le huit de l'alphabet :
En maths
- Montrer avec ses doigts les chiffres nommés
- En résolution de problème : montrer le signe de l'opération à utiliser ou des signes correspondant aux actions effectuées (Ajouter, partager, distribuer...)
- En calcul mental, utiliser ses doigts, une idée sympa ci-dessous :
En géométrie
Pour intégrer le vocabulaire de base (Droite, Segment, Parallèles, Perpendiculaires, Formes géométriques...), lui associer une gestuelle :
Associer le visuel à l'auditif
Pour voir ce qu'on entend... et entendre ce qu'on voit. Essayer, autant que possible de toujours doubler l'information.
On peut utiliser :
- Des posters, des affiches (A la manière des leçons de chose d'antan)
- Des photos ou vidéo projetées (Pour ceux qui ont la chance d'être équipés, sinon on trouve des mini vidéoprojecteurs dans les 50 €)
- Ou alors, on sort ses craies et on s'inspire des tableaux que l'on peut admirer dans les classes Steiner/Waldorf
- De vrais objets : Une maquette de volcan ou une mappemonde et son soleil-lampe-de-poche pour la leçon de sciences, les objets évoqués dans le problème de maths (avec ensuite possibilité de manipulation pour les élèves qui en auront besoin), les marionnettes des personnages du conte lu (On trouve plein de lots dans les 5 € sur Amazon) etc.
Amplifier le stimuli auditif
Pour certains élèves, le son de la voix humaine n'est pas toujours d'une intensité suffisante pour susciter une réaction chez eux. Une solution peut-être de la multiplier en faisant intervenir les camarades :
- Répéter, répondre ou réciter tous ensemble (Oui, je sais une technique vieille comme le monde mais qu'on utilise de moins en moins)
Ça "réveille" et ça rend les enfants actifs. Bénéfique pour tous.
Et les élèves moins à l'aise peuvent se raccrocher à la voix des autres
Une méthode qui allie un peu tout ça : Le Whole Brain Teaching
Le Whole Brain Teaching (Enseignement au cerveau tout entier) c'est une méthode qui nous vient des Etats-Unis. De Chris Biffle plus exactement. Il est l'auteur du livre Whole Brain Teaching for Challenging Kids (malheureusement non traduit pour le moment)
On trouve aussi plein d'infos sur le Whole Brain Teaching sur le site www.wholebrainteaching.com (en anglais également)
Mais on trouve aussi des articles en français à ce sujet sur le blog de la classe de Mallory ou celui de l'Univers de ma classe.
Ce qui me semble pertinent pour notre thématique du jour :
Le "Class? Yes!" ou "Classe ? Oui !"
Pour attirer l'attention de la classe entière quand on veut passer une consigne, une information importante, commencer une leçon...
L'enseignant dit "Classe" et les élèves doivent arrêter ce qu'ils font et répondre "oui" en le regardant. Ils doivent dire "oui" de la même manière que celle utilisée par l'enseignant pour dire "classe" (Changer régulièrement pour maintenir leur intérêt : répétitions, timbre de la voix...)
(Un exemple à 1min42 de la vidéo ci-dessous)Le "Teach - Okay" ou "Expliquez ! Ok !"
On utilise cette technique lorsque l'on souhaite que les élèves mémorisent une notion, une méthode... Lorsque l'enseignant dit "Expliquez !", les élèves répondent "Ok" et se mettent par paires. Un élève reformule alors ce que l'enseignant vient d'expliquer à son camarade, en utilisant les mêmes gestes que lui.
Ceci colle tout à fait à la théorie suivante :(Un exemple à 1min21 de la vidéo ci-dessous)
Le "Switch" ou "Echangez"
Il fonctionne avec le "Teach-Okay". On peut annoncer "Echangez", les enfants répondent "OK" et échangent alors leurs rôles : celui qui expliquait écoute et vice-versa.
Le "Mirror" ou "Miroir"
Lorsque l'enseignant dit "Miroir", les élèves répètent "Miroir" et imitent les gestes de celui-ci. (Ce qui sous-entend que l'enseignant a prévu d'utiliser une certaine gestuelle pendant sa leçon.)
La variante "Mirror Words" ou "Mots miroirs"
Là, les élèves imitent les gestes mais aussi les paroles de l'enseignant. Utile pour tout ce qui est à connaître par cœur : définitions, règles...
Souffler la réponse
On demande aux élèves de souffler systématiquement dans leurs mains avant de donner une réponse (à voix haute, tous ensemble). Ça évite les réponses qui fusent et qui empêche les moins rapides de réfléchir. (Un exemple à la 51ème seconde de la vidéo ci-dessous)
Une vidéo pour se rendre compte de ce que ça donne (en Anglais, désolée, je n'ai rien trouvé en français)
Enfin, le plus simple (et peut-être trop évident ?) :
Eviter les phases orales collectives trop longues
Tout le monde s'endort, comme vous dans certaines animations pédagogiques ;) Mieux vaut essayer de faire court, bref et précis. Ou alors scinder son intervention en plusieurs parties entrecoupées d'autres activités.
On peut s'auto-limiter avec un sablier géant de 10 ou 15 minutes (Et ça permet aux enfants de se rendre compte que pendant ce temps défini, on écoute, on se concentre)
Et vous ? Vous faites comment pour capter tout le monde ?
19 commentaires
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Une maîtresse E, un maître E, ça ne travaille pas encore avec les élèves en début d'année.
Ça leur fiche la paix, ça les laisse découvrir leurs nouveaux enseignants/classes/camarades/matériel/méthodes de travail.... parce que lorsqu'on rencontre des difficultés dans ses apprentissages, avoir le temps de prendre les bons repères dès le début de l'année c'est drôlement important.
Et puis j'aime leur laisser l'occasion de débuter une nouvelle année comme une nouvelle page blanche ou un nouveau cahier. C'est tout beau, c'est tout neuf, on s'applique, on prend de bonnes résolutions. Leur laisser aussi le bénéfice du nouveau regard d'un nouvel enseignant.... Chaque année on a de belles surprises... pas besoin d'intervenir, en tous cas pas tout de suite. Leur laisser le bénéfice d'un éventuel nouveau départ.
Donc, la question que tout le monde se pose :
Ça fait quoi une maîtresse E à la rentrée ?
36 commentaires
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Parce qu'un enseignant bien dans ses baskets, ça motive même les élèves les plus récalcitrants... enfin normalement ! :)
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